De vives voix

De Vives Voix se décline en deux volets complémentaires, pensés pour créer un cercle vertueux entre patients, aidants et soignant.e.s.

• De Vives Voix pour les jeunes aidants
  Pour sensibiliser les adolescents à une réalité qui peut les toucher directement ou concerner leurs camarades, libérer la parole et installer une dynamique d’empathie autour des situations d’aidance.

• De Vives Voix pour les soignant.e.s en activité et en formation
  Pour les professionnel.le.s du soin, les élèves en filières ASSP et les étudiant.e.s infirmier.e.s.
  Ce volet vise à valoriser leur rôle, à renforcer leur compréhension des personnes qu’ils accompagnent et à travailler l’empathie et la posture relationnelle, que ce soit au début du parcours ou au cœur de la pratique quotidienne.

“Toutes les histoires se terminent bien, tout dépend où on les arrête…” Le massacre du printemps 

C’est l’histoire d’une ado qui perd sa mère puis endosse à nouveau le rôle de jeune aidante pour accompagner son père, atteint de la même maladie.  C’est l’histoire des humains en blouse blanche ou en pyjama à l’hôpital. Tous à égalité, confrontés au pire et aux failles de l’institution médicale. C’est l’histoire d’une femme qui se souvient et essaie de comprendre cette relation complexe, violente parfois, vitale toujours.

Une médecin surmenée qui n’a pas appris les mots justes pour parler aux familles, une infirmière qui perd sa propre santé à force de tout donner sans être “vue”, un musicothérapeute qui voudrait essayer “autre chose”, une jeune femme révoltée face à un système de soin qui lui paraît déshumanisé… Le massacre du printemps est une tentative de réconciliation pour essayer de penser ensemble une société du soin, plus que jamais urgente à construire.

Il y a des événements comme ça qui semblent insurmontables, tu penses qu’ils vont te laisser cloué.e au sol. Et pourtant…
Tu vas découvrir des forces inespérées et inventer des printemps !

“Elsa Granat, autrice, ne verse pas de larmes inutiles. Au pathos, elle préfère le rire, même cruel. Très grand moment.”
T T T Télérama

D’après des études récentes, les adolescent.e.s « jeunes aidants » sont bien plus nombreux qu’on ne pourrait l’imaginer. Proposer un projet culturel autour de cette question n’est donc pas travailler sur un sujet « à la marge », mais au contraire sur une problématique émergente qui touche probablement une partie des élèves de la classe.

De Vives Voix est un projet destiné aux collégiens et aux lycéens, avec l’ambition de passer par le théâtre pour permettre de : 

° Innover dans la sensibilisation collective à la jeune aidance en milieu scolaire 

° Repérer les jeunes aidants sans les stigmatiser mais en leur offrant un espace d’expression 

° Déclencher un suivi par nos partenaires sur le territoire 

Il n’est pas question de faire une conférence sur la jeune aidance. D’autres le feraient bien mieux que nous. Ce que nous voulons, c’est donner la parole aux jeunes et inventer avec eux une solution innovante et artistique pour parler d’un sujet qui peut les concerner tous. Les rendre tous acteurs de la réflexion.

Parce que nous savons que la pratique artistique ouvre un espace autre qui, en déplaçant les regards et les postures, permet la libération de la parole, le partage des ressentis et l’expérimentation d’initiatives collectives et individuelles. C’est aussi une manière de donner la parole à l’ensemble des élèves de la classe, qu’ils soient concernés ou non directement, d’être “acteurs” d’une problématique sociale qui touche la jeunesse. Ainsi ils développent une autre attention à l’histoire des gens qui les entourent  et ils prennent  ensemble la parole grâce à  la pratique artistique.

On ne peut penser la question du soin sans considérer celles et ceux qui le prodiguent. Soignant.e.s en formation ou en activité – médecins, infirmier.e.s, aides-soignant.e.s – sont les premier.e.s vers qui l’on se tourne pour chercher soutien, réponses ou espoir. Dans les moments où patients et aidants affrontent la maladie, la perte d’autonomie ou la fin de vie, la compétence technique ne suffit pas : ils ont besoin d’un lien empathique et d’une présence humaine capable d’accompagner l’inacceptable.

Pourtant, cette disponibilité intérieure n’a rien d’évident. Les soignant.e.s en poste évoluent dans un contexte de surcharge, de pressions organisationnelles et de fatigue émotionnelle qui fragilise leur capacité d’écoute, d’attention et de présence. Leur engagement repose souvent sur des ressources personnelles qui s’épuisent faute d’espaces pour les nourrir.

Les futur.e.s soignant.e.s, quant à eux, entrent dans ces métiers alors que les filières sont dévalorisées, parfois choisies par défaut ou en écho à des parcours de vie marqués par la vulnérabilité — beaucoup sont jeunes aidant.e.s. Ils découvrent très tôt en stage la réalité des Ehpad et des services hospitaliers, sans toujours disposer des repères nécessaires pour affronter la dimension humaine et émotionnelle du soin. Leur sensibilité peut devenir une force, mais aussi un facteur de fragilité si elle n’est pas accompagnée.

Pour Tout un Ciel, intervenir auprès des deux publics est indissociable. Soutenir les soignant.e.s aujourd’hui et renforcer les fondations de celles et ceux qui soigneront demain participe d’un même mouvement : rappeler que soigner une personne, c’est aussi prendre soin de l’ensemble des liens qui l’entourent. Par le théâtre, chacun expérimente la capacité à « se mettre à la place de », interroge ses représentations, valorise sa pratique et réinvestit l’empathie comme compétence centrale d’un système de santé véritablement humain.

Le projet est construit en 4 temps d’action :

1. Représentations du spectacle “Le massacre du printemps”
La compagnie intervient directement dans les établissements scolaires, universitaires ou structures de formation et de soin.
Le spectacle, joué au plus près des groupes, crée un espace de réception sensible où chacun peut reconnaître des situations vécues : charge émotionnelle, rôle d’aidant, relation de soin, résilience, place des proches.

2. Un échange suit la représentation
Il permet d’aborder, selon les publics :
– la jeune aidance et ses réalités
– la relation entre aidants, soignants et patients
– les enjeux émotionnels liés au soin 
– les ressources qui permettent de transformer l’expérience vécue.

3. Ateliers de création théâtrale 
Le jour même ou quelques jours plus tard, des ateliers sont proposés pour mettre en mouvement les émotions et les réflexions nées du spectacle. L’objectif : mettre des mots sur sa situation et expérimenter la place de l’Autre. Le théâtre offre un cadre pour comprendre une situation dans sa complexité et pour faire émerger l’empathie comme compétence humaine et professionnelle..

4. Les Vives Voix : pour les jeunes aidants 
À l’issue des ateliers, les adolescents imaginent la manière dont ils souhaitent devenir les “Vives Voix” de la jeune aidance : réalisation de capsules vidéo, expositions, interventions auprès d’autres classes, etc.
La compagnie met ensuite en lien l’établissement avec les acteurs du territoire (associations de soutien aux jeunes aidants, équipes sociales, réseaux de santé) afin de favoriser un suivi durable et de prolonger la dynamique initiée.

« J’ai vécu un combat contre la maladie dans ma famille et je voudrais dire à l’équipe que C’ÉTAIT BIEN DE SE METTRE À LA PLACE DE NOUS. » J.L, collégien

« On ne peut pas tout comprendre grâce aux études, il faut parfois laisser ses sentiments s’exprimer. »
S. T, étudiante en IFSI

« Malgré certains moments tristes de la vie, il faut toujours essayer de les surmonter, de ne jamais perdre espoir, de continuer la course vers ce qui nous rend heureux et que les victoires seules n’importent pas, le chemin pour y parvenir est aussi important, et l’ai même peut être plus que la victoire en elle-même. » D. S, lycéen

« L’atelier nous a permis de nous libérer et de nous exprimer. » V. P, étudiant en IFSI