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On joue
en EPHAD

Nous réunissons au début de leur vie des tous petits ensemble, puis à la fin de leur vie des très vieux ensemble. Rassemblés de façon fonctionnelle pour que l’on puisse leur prodiguer les soins dont ils ont besoin.

Autant à 2 ans la question du vivre ensemble ne se pose pas vraiment autant à 80 ans, la réponse est complexe. Comment rassembler des gens qui n’ont rien d’autre en commun que leur classe d’âge? Voire des gens qui ont 30 ans d’écart, on peut entrer à 70 et fréquenter des gens de 100 ans; toute une génération d’écart et on considère qu’ils appartiennent généralement à la même classe de vieux. Mais il n’y a pas une seule musique qu’ils ont en commun.

Comment se crée une communauté ?

Atelier au long cours

Pendant plusieurs semaines, nous partageons avec les résidents et les soignants, de nouveaux territoires imaginaires.

Je voulais rendre visibles, les anciens. C’est pour ça que j’ai demandé à des séniors de nous rejoindre sur scène. Au départ, je voulais que les amateurs puissent sortir de l’EHPAD et venir jouer avec nous au théâtre. Mais c’était impossible à organiser. Alors nous avons décidé d’aller les voir, de ré-enchanter les longues après-midi, de voir ce que ça leur fait quand la vie leur passe tout près à toute allure. Nous avons ramené les costumes Élisabéthains, des chants, et nous avons improvisé avec eux, à partir de ce roi fatigué, qui veut se défaire d’une couronne trop lourde à porter, il abdique devant les forces de l’âge. Et même avec Alzheimer, les convives participent, improvisent et jouent les uns avec les autres.

Quand nous sommes arrivés, ils ne connaissaient pas les prénoms les uns des autres. À la dernière séance, deux femmes se tenaient mains dans la main, après notre passage nous avons laissé des copines, continuer leur vie ensemble, certes nous n’avons pas bougé ni le réfectoire, ni la salle de repos, mais le lien… Ce fameux lien d’appartenance, ce fameux besoin fondamental exposé par Maslow, nous l’avons créé et laissé comme une trace du spectacle vivant. C’est dans ces moments-là qu’on se dit qu’on a pas eu le trac pour rien.

Atelier Concert - Performance

Nous faisons le pari de jouer avec des gens que nous ne connaissons pas et qui ne nous ont jamais vus.  Nous arrivons avec notre protocole d’atelier, nous les mettons en situation puis nous jouons pour eux une forme de 35 minutes issue de l’hybridation de deux de nos spectacles, Le Massacre du Printemps et King Lear Syndrome ou les mal-élevés.

Nous mettons en jeu les questionnements du Roi Lear sur sa fin de vie, l’éloignement des enfants, le dernier grand banquet qu’il voudrait faire avant de partir. Les participants improvisent avec nous autour de cette histoire. Puis dans un deuxième temps, le véritable Roi Lear du spectacle se retrouve comme eux en EHPAD. Il prend le goûter avec eux, puis arrive Clara en Aide-Soignante avec son Ukulélé, elle fait des reprises de Claude François, d’Edith Piaf, de Barbara et on suit le parcours de cet homme qui tenter d’apprendre encore, envers et contre tout, et ce jour-là il apprendra à danser. 

"Cette furieuse envie de vivre"
Exposition de Clara Chichin

Nous avons proposé à la photographe Clara Chichin de nous suivre en Ehpad pour réaliser des portraits des « résidents ». Son superbe travail a notamment été exposé au TGP – CDN de Saint-Denis au moment de la création du spectacle. 

Équipe

Ateliers au long cours
Antony Cochin, Marie Cocito, David Seigneur et Elsa Granat

Ateliers-Concerts
Laurent Huon, Elsa Granat, Clara Guipont

Photos  ©Jessica Pinhomme – 5ème Saison

Photos de l’exposition « Cette furieuse envie de vivre« 
©Clara Chichin

Le projet peut être mené grâce au soutien de la Conférence des Financeurs du Département de Seine-et-Marne.

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